Interopérabilité des modèles
Dans le contexte général des Data Sciences, l’échange et le partage des données sont incontournables. Devant l’hétérogénéité des modèles et des formats, l’interopérabilité est reconnue comme un défi majeur. Elle représente la capacité à garantir que les données générées par un utilisateur puissent être interprétées correctement par tous les autres utilisateurs ( Shen et al. 2010[1]). L’interopérabilité des données permet un échange fiable et efficace de l’information : c’est une étape préalable à l’intégration efficace des systèmes dans un contexte de collaboration.
Aujourd’hui, les modèles 3D sont utilisés dans de nombreux domaines et couvrent des usages multiples à différentes échelles.
Cependant, l’échange des données entre ces modèles est un problème récurrent qui freine leur diffusion et augmente le coût de leur production ( Hajji 2013[2]).
L’interopérabilité vise à intégrer ces modèles dans un cadre cohérent qui assure une fluidité dans le transfert des données ( El-Mekawy et Östman 2010[3]) et leur réutilisation en dehors du contexte dans lequel elles ont été créées. Au-delà d’une simple superposition de données, le croisement de plusieurs sources de données impose la gestion des interopérabilités géométriques et sémantiques pour s’aligner avec les spécifications du schéma du modèle 3D final ( Hajji 2013[2]).
L’interopérabilité dans la modélisation 3D urbaine est l’objectif fondamental derrière le développement du standard CityGML (El-Mekawy et Östman 2010[3]).À l’échelle du bâtiment, le domaine de l’AEC connaît une grande évolution des pratiques vers une démarche collaborative qui exige la mise en place d’un cadre d’interopérabilité. Il a été ainsi nécessaire de normaliser les modèles et les formats de données dans le BIM et de définir des lignes méthodologiques pour standardiser les processus. Le but est d’éliminer ou de réduire les interventions manuelles chronophages et sources d’erreurs inhérentes à l’exploitation ou à l’échange de données entre logiciels et utilisateurs.
La gestion des interopérabilités entre IFC et CityGML est un prérequis dans le domaine du GeoBIM, et elle a été traitée dans le cadre de différentes recherches.
Plusieurs approches ont été adoptées dans ce contexte que nous analysons dans la section « Approches d’intégration BIM et SIG »